Dossier «L'Affaire du RER D» / Le Monde | ![]() | ![]() |
La jeune femme, dont l'histoire a provoqué une vive émotion, avait été placée en garde à vue mardi en milieu d'après-midi pour "dénonciation de délit imaginaire" avec son compagnon, dans les locaux de la police judiciaire à Cergy-Pontoise.
Après avoir dans un premier temps affirmé aux enquêteurs avoir été agressée en dehors du train, elle a finalement reconnu avoir inventé tout le scénario d'une agression antisémite, selon une source proche de l'enquête. Elle aurait notamment admis avoir dessiné les croix gammées sur son ventre avec l'aide de son concubin.
Une source policière a indiqué mardi que la jeune femme avait déjà porté plainte à six reprises ces dernières années, notamment pour un vol à Paris et une agression sexuelle en banlieue. Les enquêtes ouvertes à la suite de ces plaintes n'ont jusqu'à présent abouti à aucune arrestation.
DE FORTES ZONES D'OMBRE
"Il y a des éléments qui laissent des zones d'ombre fortes sur ses déclarations", avait indiqué, mardi après-midi, le préfet de police de Paris, Jean-Paul Proust.
A aucun moment, l'enquête n'a pu confirmer les allégations de la jeune femme. L'analyse des bandes vidéo dans la gare, où étaient, selon elle, descendus les agresseurs, n'avait pas permis de les repérer. De même, malgré un appel à témoins largement relayé dans les médias, aucun ne s'était fait connaître.
La jeune femme avait également affirmé avoir alerté, après l'agression, un membre du personnel des transports en commun, mais tous ont été interrogés et aucun n'a confirmé ses dires. En revanche, un témoin interrogé lundi sous couvert de l'anonymat avait affirmé avoir vu la jeune femme sur le quai de la gare où elle avait dit être montée dans le train avant l'agression, le pantalon déchiré.
RÉACTIONS TROUBLÉES
Cette annonce a provoqué des réactions immédiates. Un rassemblement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, prévu mercredi matin dans le centre de Lyon, a été annulé "à la lumière des derniers développements de l'affaire de
l'agression du RER"
Avec AFP